L’association MAIA a été créée en septembre 2001 en réponse au projet de loi portant révision de la loi française de 1994 sur la bioéthique. Malgré les progrès réalisés par la loi, le don de gamètes reste très difficile en France. Les objectifs du groupe sont donc d’aider les couples ayant des problèmes de fertilité, de diffuser des informations sur l’infertilité et de discuter des différentes techniques de procréation assistée.
Une association militante pour le don de gamètes
La médecine reproductive et ses techniques de reproduction humaine assistée ont été conçues dans le but de collaborer au processus de conception, en améliorant les possibilités d’obtenir une grossesse réussie. L’une des questions qui soulève le plus grand dilemme chez les patients qui ont besoin de ces techniques est le don. Du point de vue du diagnostic, un couple ou une personne doit recourir au don de gamètes lorsque les difficultés suivantes sont détectées :
- Azoospermie : altération de la qualité du sperme caractérisée par l’absence totale de spermatozoïdes dans l’éjaculat.
- Vasectomie non réversible : consiste à couper les canaux déférents, qui transportent les spermatozoïdes des testicules vers l’urètre.
- Ménopause précoce : disparition de la fonction ovarienne et retrait des menstruations chez les femmes de moins de 40 ou 45 ans.
- Faible réserve ovarienne : généralement présente chez les femmes de plus de 43 ans et/ou due à d’autres causes telles que le syndrome des ovaires polykystiques, l’endométriose, les traitements du cancer, l’obésité, la consommation de tabac, d’alcool et de drogues, entre autres.
Concepts fondamentaux
Que signifie faire un don : d’un point de vue étymologique.
Faire un don signifie : donner quelque chose à une personne, surtout lorsqu’il s’agit d’une chose de valeur et qu’elle est donnée volontairement et sans attendre de récompense ou de rétribution. Il s’agit d’une voix patrimoniale du latin donare, dérivé de donum « don » et celui-ci de dare « donner ».
De la racine indo-européenne du don. Lorsque nous parlons de fertilité et de procréation assistée, le rôle du don prend une valeur transcendante et dans ce cadre d’analyse, il pourrait être interprété comme la capacité de faire don de la vie à un autre être vivant, en plus de la signification personnelle particulière selon ses valeurs, son histoire de vie, son système de croyances, etc.
Les couples qui sont confrontés à l’option du don, après un long parcours dans les traitements reproductifs, présentent dans de nombreux cas une attitude caractérisée par une résistance logique à ce qui est inconnu et hors de la « lignée ».
Qu’est-ce qu’un gamète ?
Un gamète est une cellule qui a une fonction de reproduction. Chez l’homme, on peut distinguer les gamètes mâles (spermatozoïdes) et les gamètes femelles (ovules). Les spermatozoïdes sont produits dans les testicules du mâle et les ovules dans les ovaires de la femelle. Les deux types de gamètes entrent en contact l’un avec l’autre lors de rapports sexuels ou lors de la fécondation in vitro. L’union des deux gamètes (fécondation) peut entraîner la formation d’un embryon.
Qu’est-ce qu’un embryon ?
Chaque cellule qui peut résulter de l’union entre un spermatozoïde et un ovule. Il commence sous la forme d’un zygote et, lorsque la division cellulaire se produit, il mûrit en nombre de cellules, au fur et à mesure des jours d’évolution, jusqu’à devenir un morula (jour 3/4) stade embryonnaire qui permettrait un transfert dans l’utérus du receveur. Actuellement, de nombreux centres de fertilité tentent d’obtenir des embryons de blastocystes (jour 5/6 du développement) qui présentent une structure cellulaire complexe formée d’environ 200 cellules.
Une aide au concept de deuil génétique
Lorsque les possibilités d’obtenir une grossesse avec ses propres gamètes sont limitées, en raison des difficultés mentionnées précédemment, on a recours à l’option du don de gamètes. Ce n’est généralement pas une simple décision ; au contraire, elle est considérée comme un grand défi, tant sur le plan personnel qu’en couple.
Au moment où le médecin communique l’alternative au couple ou à la personne, des inquiétudes et des incertitudes apparaissent généralement, similaires ou plus intenses que celles qui surviennent avant le diagnostic initial.
Dans un premier temps, une série de renoncements commencent à se manifester : tout d’abord, supposer que la grossesse désirée ne sera pas obtenue par des relations sexuelles homologues, puis accepter qu’un processus, qui est communément imaginé dans un contexte d’intimité, soit partagé avec d’autres (d’abord avec le gynécologue, puis avec l’urologue, le ou les embryologistes, etc.
Le saut vers le don est un « second moment » au niveau cognitif et peu importe combien les patients lisent, s’informent, regardent des tutoriels, participent à des forums et des chats, ils ont encore beaucoup de doutes, capables de produire une désorganisation émotionnelle et cognitive, et un nouveau renoncement à gérer : la reconnaissance que les gènes du receveur ne feront pas partie intégrante de cette « croisade » dans l’initiative de concevoir un enfant.
Des millions de questions apparaissent les unes après les autres dans leur esprit :
- Est-ce qu’il ou elle me ressemblera ?
- Comment se sentira mon partenaire ?
- Aurai-je l’impression d’être moi-même ?
- Est-ce qu’il/elle m’aimera ?
- Quand je serai plus âgé, notre famille et nos amis remarqueront-ils qu’il est différent de moi ?
- Qu’en est-il du donneur ?
- Va-t-il vouloir le rencontrer ?
Il est fréquent que certains sentiments de culpabilité s’installent, fantômes de maladies passées, « ne pas avoir essayé avant », médicaments, alcool, pour ne citer que quelques exemples. Les images pleuvent comme une cascade et le sentiment de malaise veut s’installer. Souvent, ces personnes se sentent obligées de dire à leur partenaire : « Je te laisse libre », « cherche quelqu’un d’autre avec qui tu peux procréer ». C’est douloureux. Cela implique une secousse, une crise.
D’autre part, le partenaire qui peut être en mesure de transmettre sa génétique à l’enfant peut également se sentir déçu et triste, et peut même ressentir de l’angoisse.
Une autre alternative au choix du couple est d’abandonner le traitement et de choisir une vie sans enfants. Chaque cas est nécessaire, approprié et essentiel pour que la décision puisse être prise de manière mature, avec une vision logique et réaliste des ambiguïtés de l’affaire.