Lorsqu’il n’y a pas de contraception et malgré des rapports sexuels réguliers et assez fréquents et qu’un couple ne parvient pas à concevoir après deux ans, les médecins commencent à parler d’infertilité. Rappelez-vous, d’un point de vue médical, 15% à 20% des causes d’infertilité sont des causes inexplicables. C’est l’aspect psychologique. Cependant, on estime que 5% à 15% des cas d’infertilité sont physiologiquement inexplicables. Si la cause est psychologique, il peut s’agir d’un problème émotionnel. Ces problèmes émotionnels sont généralement le résultat d’un stress à long terme.
Les types d’infertilité
L’infertilité est définie selon deux types :
- l’infertilité primaire, c’est lorsqu’il y a une absence de grossesse après au moins une année de rapports sexuels non protégés, seulement chez une femme qui n’a jamais eu de grossesse.
- L’infertilité secondaire, est la même chose que l’infertilité primaire mais sur une femme qui a déjà eu une ou plusieurs grossesses.
Lorsqu’un couple ne parvient pas à concevoir après 12 mois des rapports non protégés, on parle alors d’infertilité. Certains experts ajustent la durée du test en fonction de l’âge de la femme
- 12 mois pour les femmes de 35 ans et moins
- 6 mois pour les femmes de plus de 35 ans
On parle aussi d’infertilité lorsque les femmes réussissent à tomber enceinte mais ne peuvent pas poursuivre ces grossesses.
L’infertilité a augmenté ces dernières années. En effet, la tendance des femmes est de fonder une famille plus tard mais il s’avère que c’est une période de leur vie ou elles sont le moins fécondes. Plusieurs acteurs ont joué dans cette tendance, pour commencer les mariages qui eux se sont retardés du fait que les partenaires attendent davantage avant de passer l’acte de celui-ci. Il y a également le fait que les femmes se soient insérées dans le milieu du travail, ce qui leur prend davantage de temps et donc retarde la conception d’un enfant. L’infertilité s’est accrue également due au fait que de plus en plus sont touchés par l’augmentation de l’obésité et d’infection sexuellement transmissibles.
Les effets du stress sur la fertilité
Lorsque nous nous sentons stressés, notre système dit « d’alarme » est activé et le système nerveux parasympathique tombe dans la panique. Notre corps détecte la menace et se prépare à la combattre. Dans le sang, cela peut entraîner une série de maladies, comme la circulation du cortisol (une hormone impliquée dans la gestion du stress) dans la circulation sanguine. Le cortisol peut également affecter notre fertilité. Lorsque nous nous sentons menacés, notre corps interprète instantanément ces stress comme un mauvais moment pour la grossesse et des actions non prioritaires. En conséquence, notre hypothalamus, la zone du cerveau impliquée dans la régulation du cycle menstruel est perturbé.
Cela peut se traduire par des périodes d’aménorrhées (absence de règles) qui surviennent en période de stress. Chez les hommes, le stress peut jouer sur le nombre de spermatozoïdes et leur mobilité.
Les conséquences de l’infertilité psychologique
L’absence de conception peut causer de grandes douleurs et d’autres problèmes pour les couples, tels que :
- L’anxiété : le stress à long terme peut causer de l’anxiété car le désir d’enfant se réalisera lentement
- La baisse de l’estime de soi : cette situation affecte directement l’estime de soi car nous l’interprétons comme un échec dont nous sommes responsables. Le sentiment de culpabilité est grand et l’estime de soi se détériore. Nous constatons que notre corps ne fonctionne pas correctement.
- Le déclenchement d’un processus de deuil : souvent, même sans avoir eu un diagnostic d’infertilité clair, nous initions un processus de deuil d’un enfant que nous n’aurons jamais. Comme si on voulait anticiper ce qui pourrait arriver à l’avenir.
- L’insomnie : cet état constant de vigilance fait exploser notre taux d’adrénaline qui est une hormone qui joue un rôle direct dans le sommeil (pas une hormone réparatrice dans ce cas).
- Les troubles alimentaires : en période de stress, notre corps peut également penser que la nourriture n’est pas la priorité absolue. Des troubles de l’alimentation, tels que l’anorexie, se développeront.
- La baisse de libido : la pression causée par le désir de l’enfant peut affecter le désir d’avoir des relations sexuelles. Celui-ci baisse et donc réduit la fréquence des rapports sexuels et réduit donc les chances de conception.
Comment gérer l’infertilité psychologique ?
La plupart des couples qui n’arrivent pas à concevoir se tournent vers un traitement de l’infertilité en priorité. Cependant, si la raison est d’ordre psychique, ce traitement sera évidemment inefficace. Dans certains cas, le bébé arrive quand tout a été fait pour traiter (d’un point de vue médical) l’infertilité en vain et que le couple a décidé de « jeter l’éponge ».
Voici quelques conseils pour mieux gérer le stress provoqué par l’infertilité :
- Ne vous focalisez pas sur le problème. Le fait de ne penser qu’à ça va au contraire nourrir le stress et l’anxiété.
- Ne vous laissez pas influencer par les possibles pressions sociales. Agissez selon vos propres désirs.
- Commencez à mettre en pratique des techniques de respiration ou de méditation pour canaliser le stress et générer des émotions positives.
- Sachez repérer lors de votre cycle menstruel vos jours d’ovulation sans pour autant en faire une obsession. Il existe aujourd’hui sur le marché des tests d’ovulation très efficaces.
- Communiquez avec votre conjoint. Les difficultés à concevoir ne doivent pas rompre le lien entre vous.
- Libérez-vous l’esprit en pratiquant des activités de loisirs. Votre vie ne doit pas tourner uniquement autour du désir d’enfant.
- Si vous vous sentez dépassée par le problème, n’hésitez pas à demander de l’aide auprès d’un spécialiste .
Quelques livres sur l’infertilité psychologique
– Infertilité et cerveau ? Des clés pour concevoir (Sandrine Alejandro et Anne-Sophie Godefroy)
De plus en plus de couples peinent à concevoir : 1 sur 6 consulte aujourd’hui en France pour infertilité ! Et leur cas est loin d’être isolé… La fertilité humaine serait-est menacée ? Dans le même temps, une intense activité de recherche menée dans l’ombre sur le sujet de l’infertilité a conduit progressivement… au cerveau ! Cet ouvrage révèle le lien étroit entre cerveau et (in)fertilité, à la lumière des découvertes récentes dans différents domaines de la recherche : neurosciences mais aussi sciences médicales, épigénétique et psychologie, offrant ainsi plus de clés pour concevoir ! Comment optimiser sa fertilité ? Le mode de vie peut-il influer sur la fertilité ? Comment gérer son stress ? Quand consulter ? Comment être accompagné ? Les couples animés d’un désir d’enfant pourront ainsi trouver les réponses aux questions qu’ils peuvent se poser dans cette magnifique aventure, mais pas toujours facile, vers la parentalité !
Sandrine Alejandro, ancienne avocate, est sophrologue, hypnothérapeute et formatrice, spécialisée en périnatalité/infertilité. Le Dr. Anne-Sophie Godefroy est gynécologue médicale spécialiste de l’aide médicale à la procréation, et dirige le centre d’AMP Procreo La Soie Lyon-Villeurbanne. Ce centre innovant propose un accompagnement global des couples concernés par l’infertilité, par une équipe interdisciplinaire.
– Verrous inconscient de la fécondité (Joëlle Desjardins et Sylvie Debras)
Pour Joëlle Desjardins-Simon, psychanalyste dans un service d’assistance médicale à la procréation depuis quinze ans, l’infécondité est orchestrée par l’inconscient dans une dynamique de couple. Curieusement, il arrive qu’une femme et un homme se rencontrent pour ne pas concevoir d’enfant ensemble malgré leur désir affirmé. Ils se trouvent alors entraînés dans un parcours lourdement médicalisé. À partir de nombreuses histoires de couples, elle montre comment le psychisme verrouille l’accès à la maternité et à la paternité. Pour chaque personne en quête d’enfant, les mêmes questions se posent. Quelles relations infantiles a-t-elle établies avec ses propres parents ? Comment est composée sa fratrie ? La place de l’enfant n’est-elle pas déjà prise ? Que risqueraient le couple et l’enfant à naître ? Au-delà ce que chacun vit, l’histoire familiale, avec ses drames et ses secrets, pèse sur plusieurs générations. L’arrêt de la transmission est parfois moins coûteux pour la survie du sujet ou du couple. Par sa manière d’aborder l’infécondité, la psychanalyste donne toute sa chance à la parole. Sa réflexion aidera les professionnels de l’AMP et les couples minés par l’attente interminable d’un enfant.
– Stérilité et infertilité : comment débloquer les barrages psychologiques qui entravent la fécondité ? (Martine Depondt-Gadet)
En France, un couple sur sept rencontre des difficultés à procréer et 40 000 couples, chaque année, vont consulter pour une assistance médicale à la procréation. En ces temps modernes où les prouesses de la science permettent des merveilles, il est étonnant de voir que la nature reste capricieuse quand il s’agit, par exemple, de concevoir un enfant. Le psychisme a un pouvoir considérable sur le corps, bloquant parfois une grossesse pourtant désirée ou libérant miraculeusement des verrous qui empêchaient toute conception. Des techniques ancestrales comme l’acupuncture ou le Qi Qong révèlent en ce domaine toute leur efficacité. Leur formidable action sur les champs énergétiques aide certaines femmes à devenir fécondes là où la médecine occidentale échouait.
A travers ces 3 livres vous découvrirez en détail l’univers psychologique vers la maternité.